JePars.ch - Au temps des artisans-horlogers - Quand hôtellerie rime avec horlogerie

2025-02-01

La Maison DuBois au Locle et l‘hôtel et musée du Paysan-Horloger dans le village franc-montagnard des Bois vouent un culte à la genèse de l’horlogerie de l’Arc jurassien et de son savoir-faire.

Mettre en exergue le patrimoine d’un bâtiment ou d’une région est une approche judicieuse qu’adoptent de plus en plus de structures d’accueil pour inciter les visiteurs à s’intéresser au patrimoine de leur lieu de séjour.

La plus ancienne fabrique suisse : C’est vers 1757 que débutèrent les activités horlogères au Locle. C’est alors que le drapier Moyse Du Bois, s’orienta vers l’horlogerie avec son fils Philippe Du Bois qui donna en 1785 le nom actuel de Philippe DuBois & Fils avec pour spécialité, la vente de montres dites « perpétuelles ».

En 2009, la Maison DuBois est devenue un établissement de chambres d’hôtes et tea-room, à cinq minutes de la gare CFF. Un réaménagement complet a été opéré sans perdre la nostalgie des lieux. Dans le tea-room, qui occupe ce qui était jadis l’atelier, l’établi est toujours présent au bord de la fenêtre, un rappel de la pratique qu’avaient les artisans horlogers de percer des fenêtres côté sud dans le pignon de leur ferme pour y voir plus clair pour travailler. Au premier étage, là où siégeait l’administration, c’est une salle de lecture qui a pris sa place. La chambre *baroque* a remplacé le secrétariat et la salle d’expédition des montres. La direction actuelle est assurée depuis 2024 par les petits-fils de Charles Kaussler Du Bois, Maxime et Gary Kaussler. Deux autres pièces du premier étage sont encore occupées par la marque DuBois et Fils, propriété actuelle du bâlois Thomas Steineman.

Sur les traces des paysans-horlogers : Avec enthousiasme et passion, Jacky Epitaux est bien la meilleure personne pour vous conter les exploits de ceux qui autrefois fabriquaient des montres l’hiver et se consacraient à l’agriculture en été. Rien que dans la commune franc-montagnarde des Bois, au 18 ème siècle, il y en avait 600 sur 1450 habitants, lesquels produisaient 20'000 pièces par année. C’est dans le but de valoriser la profession horlogère que l’horloger co-créateur de la marque Rudis Sylva eut l’idée d’acquérir le bâtiment rural dans le hameau du Boechet et de créer le musée du Paysan-Horloger destiné au tourisme et agrémenté de chambres d’hôtes et d’un restaurant avec pour chef l’étoilé et coté au Gault et Millau Bastien Meyrat, accompagné de son épouse Monica en salle. A toute chose malheur est bon, dit le proverbe. Il ne se vérifie pas toujours, mais on apprend que c’est la covid qui a empêché le Chaux-de-Fonnier d’origine de partir s’installer aux Etats-Unis. Pour finir, il n’est pas mécontent de revenir dans l’Arc jurassien après un long parcours dans des prestigieux restaurants du monde.

Le parcours horloger

Les salles du musée de l’Espace du Paysan Horloger retrace bien entendu ce qui était le travail artisanal du 18ème siècle. L’accent est mis sur l’aspect humain de ceux qu’on appelait les « paysans à la fenêtre ». Ces artisans émailleurs, graveurs ou guillocheurs étaient des perfectionnistes qui aimaient le travail parfait. Le musée retrace aussi l’évolution vers l’industrialisation de l’horlogerie qui enterra définitivement leur métier. Enfin, le musée vous proposera un parcours didactique dans la commune des Bois à la découverte de plus de 200 ateliers qui ont été utilisés par des paysans-horlogers.

Texte : Gérard Blanc - Photos : Musée du paysan horloger, Maison Dubois

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